Trois mois après les inondations, le Pakistan est loin de voir la fin de la crise

Publié: 29th octobre 2010

Trois mois après les inondations, les cas de maladies augmentent au Pakistan. Dans la province de Sindh, de nombreuses zones sont encore sous l'eau. Pourtant, malgré l’ampleur de la catastrophe, les dons ont encore du mal à arriver. La reconstruction entière du pays est alors menacée.

Oxfam a donc lancé un appel à la générosité des donateurs afin que le Pakistan reçoive des fonds en cette période difficile et pour aider les interventions d’urgence dans le sud du pays ainsi que les efforts de reconstruction dans les zones touchées par les inondations.

Sindh, dans le Sud du pays, compte plus d'un million de personnes déplacées dont les maisons sont endommagées ou détruites. Des dizaines de milliers de familles qui s’étaient réfugiées dans les écoles doivent à nouveau déménager car les écoles rouvrent leurs portes. À l'approche de l'hiver, sept millions de personnes ne possèdent pas encore de logement convenable. À côté de cela, de vastes étendues de terres sont encore inondées et certains villages sont totalement encerclés par les eaux. De nombreux agriculteurs vont se retrouver sans emploi, car ils ne seront pas en mesure de semer leurs cultures d'hiver. Selon les autorités pakistanaises, les zones les plus touchées demanderaient jusqu'à six mois pour sécher.

« La crise est loin d'être terminée, explique Neva Khan, directeur d'Oxfam au Pakistan. La province de Sindh reste la zone la plus affectée. Lorsque l'attention de la communauté internationale était fixée sur les victimes des inondations au Pakistan, l’espoir de recevoir une aide considérable existait. Mais, alors que l’eau se retire peu à peu, les promesses d’aide financières s’affaiblissent. De nombreux pays riches ont déjà abandonné les victimes des inondations, alors parmi les populations les plus pauvres du monde »

La santé en danger

Selon les Nations Unies, 10 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire immédiate. Mais, par manque de moyens financiers, l’arrivée de rations alimentaires normalement prévues pour 3,5 millions de personnes est compromise.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) fait actuellement face à un déficit de 70 millions de dollars. Dès novembre, il devra commencer à réduire les rations alimentaires, et le financement de ses programmes pour 2011 reste très incertain.

Depuis le début des inondations, 99 cas de choléra ont été confirmés. Le nombre de cas de polio a quant à lui augmenté de 26% par rapport à l’an passé, alors que cette maladie est pratiquement éradiquée au niveau mondial.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avertit par ailleurs qu’elle devra réduire radicalement dès novembre ses effectifs dans 5 centres des zones touchées par les inondations. En outre, il n’est pas certain qu’elle puisse continuer ses opérations à partir de 2011, à moins que des moyens financiers supplémentaires n’arrivent.

Près de deux millions de logements ont été endommagés ou détruits ; ce qui fait que sept millions de personnes ne disposent pour l’instant pas d’un logement convenable. Avec l’hiver qui arrive, c’est la malnutrition, des pneumonies ainsi que d’autres infections respiratoires qui sont à craindre.

Oxfam dénonce le manque d’appui financier

Jusqu’ici, l’effort d'aide financière a déjà permis de sauver des vies et de répondre aux besoins les plus urgents. Mais ces premiers pas réalisés risquent d’être fortement compromis par manque de moyens financiers supplémentaires. Malgré la générosité de certains donateurs, les dons actuels recouvrent à peine 38% de l'appel initial de l'ONU qui était d’environ 2 milliards de dollars.
 
Dans les régions les plus touchées, Oxfam a déjà commencé le travail de reconstruction. L’ONG aide les familles à reconstruire leurs maisons et leurs vies. Mais, entre-temps, les familles de la province de Sindh nécessitent davantage d’aide ; elles pourraient ne pas pouvoir rentrer chez elles pendant plusieurs mois.

Oxfam et ses partenaires apportent actuellement leur soutien à plus de 1,2 million de personnes au Pakistan. Ils fournissent de l'eau potable, des sanitaires, des kits d'hygiène ainsi que des bons pour permettre aux familles d’acheter elles-mêmes les produits alimentaires de base. Oxfam lance également un programme de « travail contre argent ». De cette manière, la population peut gagner un peu d’argent tout en aidant à nettoyer les maisons et villages endommagés. Enfin, l’ONG distribue des semences et de l’engrais dans les zones où les agriculteurs peuvent à nouveau semer.

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Neva Khan
Directeur pays pour Oxfam au Pakistan

Notes aux rédactions

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Au Pakistan:  Caroline Gluck  +92 (0)308 555 7219 / +44 7867 976 041; cgluck@oxfam.org.uk