Un an après que le pire des cyclones ait ravagé le Myanmar, les survivants criblés de dettes ont besoin d’un programme d’aide

Publié: 30th avril 2009

690 millions de dollars US sont requis pour reconstruire la région du delta dévastée.

Des centaines de milliers de personnes ayant survécu au pire des cyclones jamais subi par le Myanmar risquent de se retrouver prisonnières de leurs dettes et de ne pas pouvoir obtenir des prêts ou crédits supplémentaires. Elles ont besoin d'une aide urgente  de la communauté internationale, a dit aujourd’hui Oxfam, l’agence d’aide internationale.« L’un des nombreux impacts du cyclone Nargis a été la destruction de la quasi-totalité de la récolte sur laquelle les fermiers et pêcheurs avaient contracté des prêts avant le passage du cyclone, » a dit Claire Light, la Responsable du Myanmar d'Oxfam.« Ceci signifie que de nombreuses familles se sont retrouvées en situation de défaut de paiement sur ces prêts et qu’elles n'ont pas été, par la suite, en mesure d'accéder à des crédits suffisants pour retomber sur leurs pieds, »« Une aide internationale est requise d'urgence, avant le mois de juin, pour permettre aux familles de pêcheurs et de fermiers d’entreprendre la récolte à venir, de rembourser leurs prêts et d’éviter de perdre encore davantage en raison de ce cyclone dévastateur et de ses conséquences, » a dit Mme Light.Le cyclone Nargis, lequel a frappé la région du delta Irrawaddy au Myanmar les 2 et 3 mai 2008, est responsable du décès de 140 000 personnes et de la destruction de maisons et d’écoles, de terres agricoles, de bétail, d'étangs de pêche et de matériel, et a laissé la grande majorité des survivants dont les revenus sont tributaires de ces structures dans une situation de lutte pour leur survie, » a dit aujourd’hui Oxfam.Un plan de reprise après sinistre préparé par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), les Nations Unies au Myanmar et le Gouvernement de l’Union du Myanmar indique que, pour permettre aux habitants de reprendre une vie semblable à celle qui était la leur avant le passage du cyclone, le pays nécessite une aide de la communauté internationale s’élevant à 690 millions de dollars.   Le plan précise que sur ce montant, 189 millions de dollars US sont nécessaires pour permettre aux personnes d'assurer leur subsistance par le biais d'activités telles que la création d'emplois et le soutien de la production agricole au sein des communautés de pêcheurs et d’agriculteurs.Les Nations Unies ont lancé un appel de fonds peu après le passage du cyclone, permettra de financer environ 67 % de ce montant et n’est pas parvenu à réunir les 42 millions de dollars US sollicités en vue de financer les projets agricoles. Cet appel sera clos demain.Mme Light a dit que les agences d’aide ne veulent pas voir l'aide disparaître après la date du premier anniversaire du cyclone, et elles n'ont pas obtenu suffisamment de promesses de dons de la part de la communauté internationale en matière d'aide à long terme.« Il y a eu une réponse généreuse après le passage du cyclone et celle-ci a permis de déployer les plus grands efforts de secours jamais connus au Myanmar et en raison de cela, la quasi-totalité des survivants du cyclone ont bénéficié d’un certain degré d’assistance, » a dit Mme Light.« Mais le cyclone Nargis a été à l'origine d'un niveau de destruction semblable à celui des régions les plus touchées par le Tsunami de l'océan indien survenu en 2004. Les 2,4 millions de personnes touchées continueront à ressentir l’impact de ce cyclone à moins que l’aide ne continue d'affluer pendant les trois années à venir, » a dit Mme Light.Oxfam a pu apporter une aide à environ un demi-million de personnes au sein des régions touchées par le cyclone. L’agence d’aide a été directement opérationnelle dans le pays depuis août 2008, et continue à financer des organismes partenaires ayant apporté leur aide au cours des premiers efforts de secours. Avant le cyclone Nargis, les aides par habitant reçues par le Myanmar étaient parmi les plus faibles du monde.

Il y a eu une réponse généreuse après le passage du cyclone et celle-ci a permis de déployer les plus grands efforts de secours jamais connus au Myanmar.
Claire Light
Responsable du Myanmar d'Oxfam